La philosophie qui soutient l’Yi King est celle du Tao ou "chemin" en chinois. Le chemin en question est celui de tout mouvement, soit le déplacement de lieu, le changement des saisons ou la marche des choses d'une façon plus générale.

L’Yi King n'est pas un oracle qui dit que ceci ou cela se passera demain, car le changement ne suit pas un ordre préétabli, mais s'enracine dans le hasard. Le hasard est le principe qui traverse tout mouvement et est présent à chaque instant. L'instant du tirage fait ainsi partie du tissu général du monde.

Le hasard n’est pas pensé selon la façon occidentale, qui l’oppose au nécessaire. Traditionnellement, le possible peut être réel (contingent) ou nécessaire. Le contingent est ainsi une modalité du possible, qui échappe au savoir, parce que celui-ci ne porte que sur le nécessaire (comme 2 et 2 font nécessairement 4).

Prendre le hasard comme principe, c’est partir du fait que le réel appartient à cet ordre, que les questions se posent plutôt à ce niveau qu’à celui de ce qui est nécessaire et retire du monde et de nous toute la nécessité de décision.

 

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